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Anti-Fraud Knowledge Centre

Fraude relative à un fonds de capital-risque

Signaux d’alarme

Les indicateurs et les signaux à l’origine du soupçon de fraude étaient les suivants:

  • les participants privilégiés du fonds de capital-risque étaient des entreprises détenues par une seule famille;
  • le gestionnaire du fonds a effectué des investissements privés dans les entreprises en portefeuille du fonds.

Description du mécanisme de fraude

Les irrégularités consistaient principalement dans le non-respect des critères de sélection relatifs aux participations du fonds de capital-risque.  Le fonds de capital-risque, administré par les mêmes gestionnaires avant et après sa privatisation, a effectué des investissements illégaux dans 44 entreprises, faisant fi des critères d’investissement. Par exemple, des entreprises qui n’étaient pas des petites ou moyennes entreprises (PME) ont reçu des fonds, de même que des entreprises en difficulté financière ou des entreprises menacées d’insolvabilité, ce qui était contraire aux critères d’admissibilité fixés pour le financement par l’Union européenne.

Comment la fraude a été détectée

Les soupçons de fraude et d’irrégularités ont été signalés par un lanceur d’alerte et par la presse. D’après les allégations avancées, l’équipe d’investissement du fonds de capital-risque aurait favorisé des entreprises qui ne pouvaient prétendre à un investissement au sens des règles des Fonds structurels européens au cours des périodes de financement 2000-2006 et 2007-2013.

L’OLAF a examiné un tiers de l’ensemble du portefeuille détenu par l’équipe d’investissement du fonds de capital-risque. Il en a conclu que le fonds de capital-risque avait effectué des investissements illégaux et n’avait pas tenu compte des critères prévus. Cependant, la présomption de fraude n’a pu être confirmée, un non-lieu ayant été prononcé par les autorités judiciaires.

L’OLAF a mené ses activités de manière indépendante et a coopéré avec diverses autorités nationales. L’enquête de l’OLAF a mis au jour des irrégularités et des soupçons de fraude, ainsi que des lacunes importantes concernant les obligations de contrôle qui incombent aux autorités nationales; elle a également confirmé de graves manquements dans le processus de privatisation du fonds de capital-risque.

Difficultés rencontrées

Un grand nombre d’entreprises en portefeuille ont été mises en cause dans cette affaire. L’OLAF n’a pu effectuer qu’un nombre limité de contrôles sur place. Les informations relatives aux entreprises en portefeuille n’ont pu être obtenues que par l’intermédiaire des informations collectées auprès du fonds de capital-risque. Certaines des entreprises concernées avaient déjà été dissoutes. Les autorités étaient peu enclines à transmettre des informations pertinentes à l’OLAF.

Lacunes recensées

Les lacunes du système de gestion et de contrôle ont été confirmées par l’OLAF et par la cour des comptes régionale de l’État membre.

Les critères d’admissibilité fixés pour le financement par l’Union européenne, qui devraient permettre d’éviter ce type d’irrégularité, sont désormais en place. Par ailleurs, depuis la révision du règlement financier en 2018, la définition du conflit d’intérêts est étendue aux fonds en gestion partagée et la Commission européenne met à la disposition des États membres des lignes directrices sur les conflits d’intérêts.

 

26 MARS 2021
Fraud in risk capital funds FR